http://www.beaujolais.net/fra/vins/moulin/moulin.htm
Pour faire moudre son grain, le laboureur le portait à l'un des nombreux moulins à eau, que faisaient tourner les ruisseaux affluents de la Saône, 12 pour la seule Ardières. Mais ces ruisseaux avaient la fâcheuse habitude de tarir durant les mois d'été. Pour pallier ces ruptures d'activité, on avait construit, sur tous les mamelons du Beaujolais, entre la Saône et la ligne des crêtes, de l'Azergues à Romanèche, des moulins à vent semblables à ceux que les Croisés avaient vu en Palestine. De tous ces édifices d'industrie agricole, ne reste dans la région que le moulin de Romanèche-Thorins. Édifié au XVe siècle, on cessa de lui donner du grain à moudre au milieu du XIXe pour cause de rendement modeste. La famille Sauzet en devint propriétaire en 1853.
Le moulin a été
construit, à une altitude de 258 m, directement sur un dôme de granite injecté d'oxyde
de fer et de manganèse, le coteau de Poncié. Il mesure plus de 10 m de haut, avec une
partie en maçonnerie tronconique dont le diamètre de base est de plus de 5,5 m. Pendant
un siècle, jusqu' en 1960, le toit conique fut recouvert de tuiles vernissées à l'oxyde
de manganèse provenant de la tuilerie de Romanèche. Restauré en 1960, il a été
allégé de cette lourde chape, des bardeaux de chêne, reposant sur des voliges de
châtaigniers ont remplacé les tuiles. Il a ainsi retrouvé son élégance d'antan et son
aptitude à tourner grâce à la "guivre", poutre oblique en bois, qui
permettait de mettre ses ailes dans le vent. Malheureusement, les ailes arrachées lors
d'une tempête en janvier 1910 n'ont pas été remplacées.
Le mécanisme intérieur est d'origine, il est en parfait état de conservation, et on peut le voir en prenant rendez-vous avec ses propriétaires. Le moulin fut inscrit le 29 août 1930 à l'inventaire des monuments historiques, Paul Sauzet en était alors propriétaire. Il est désormais l'emblème élégant de l'appellation, sur laquelle il veille jalousement. Par trois fois déjà, les vignerons ont choisi de décorer l'étiquette de leurs bouteilles d'une uvre d'art, ce fut, pour les millésimes 1988, 89 et 90 la reproduction d'un tableau peint en 1923 par Utrillo <../../histoire/celebrit.htm>, et représentant le moulin, puis pour les millésimes 1991 et suivant une uvre de Patricia Dermers, peintre américaine qui mit son talent au service de l'appellation enfin, en 1996, pour le millésime 95 et les suivants, un tableau du Suisse Serge Baehler.
MaJ le 10/12/2000 |